Aujourd’hui, on va un peu changer de format d’article puisque c’est le début de la saison des fraises (ndlr: et le lancement du nouveau jus de fruit frais à la fraise de Carpentras !). Aussi, je me suis dit qu’il serait intéressant de faire un point sur ce fruit que l’on aime tous et qui pourtant reste relativement méconnu.
L’histoire de la fraise, c’est avant tout l’histoire d’un fruit né de plusieurs croisements d’espèces au fil des siècles avant de devenir le meilleur ami de la chantilly. Mais avant de parler de cette histoire faisons un petit point « génétique ». Il existe aujourd’hui deux types de fraises, les petites et sauvages et les grosses domestiquées. L’une est consommée depuis l’antiquité, l’autre est issue des croisements de différentes variétés de fraises. Quand nous achetons nos fraises, en supermarché, en magasin de proximité ou même chez le producteur, toutes sont donc issues d’une intervention génétique réalisée par l’homme. Un OGM avant l’heure en somme.
Mais, laissez-moi vous en raconter plus.
Tout commence avec le retour de Carpentier au XVI° siècle sur les terres françaises avec des fraisiers de Virginie sous le bras. Le brave homme ramène du Canada une fraise à la douce saveur qui ne tarde pas à séduire notamment en Angleterre et aux Etats unis. Deux siècles plus tard, en 1712,
Amédée François Frézier ramène avec lui des fraisiers du Chili dont les fruits sont gros et blancs. Les deux espèces de fraisiers cohabitent alors. Et, 30 ans plus tard, on s’aperçoit qu’une mutation naturelle s’est effectuée entre les deux arbres pour donner naissance à une espèce hybride grosse et savoureuse. C’est ainsi que naîtra l’ancêtre de la fraise que nous consommons la plupart du temps.
C’est en Angleterre que seront en premier créées plusieurs variétés issues de cette hybridation, et qu’en sera développée la culture industrielle. A cette époque, l’Angleterre domine largement le marché de la fraise en Europe, seulement concurrencée par la ville de Plougastel en Bretagne.
Mais ce croisement génétique n’est pas le dernier !
Non loin d’Avignon, Georgette Risset donne naissance dans les années 70 à la gariguette. Pour cela elle réalise des croisements à partir de fraisiers nains méditerranéens, moins exigeants en eau que leurs cousins septentrionaux. Autres avantages et non des moindres, ces fraises arrivent à maturité beaucoup plus vite et permettent de faire face à la concurrence italienne mais surtout espagnole.
Cependant la production de fraise en Provence est très marginale puisqu’elle ne représente que 9% de la production nationale contre 50% pour la région aquitaine et sa super star : la fraise du Périgord.
Peu calorique, la fraise est riche en vitamine C, minéraux et fibres.
Elle contribuerait également à nous protéger des maladies cardiovasculaires, des cancers, de l’obésité et du diabète.On trouve des fraises de saison du mois d’avril à juin, à l’image de la tomate ; le reste du temps elles n’ont que très peu d’intérêt gustatif et viennent probablement d’une serre chauffée de l’autre côté des Pyrénées. De plus, de nombreux témoignages évoquent des conditions de travail esclavagistes dans les larges productions du sud de l’Espagne. Il vaut donc mieux privilégier la fraise « bien de chez nous » et sa saveur inimitable qui rend totalement accessoire l’ajout de chantilly !
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